Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Assourdissant silence...
7 mai 2014

Troublante tentation...

 

Blue%20Eyes

 

 

Je ne suis qu'un homme. Un être constitué de chair, de sang, ni de marbre, ni de glace, avec un coeur cognant au creux de ma poitrine, avec une âme insufflée aux tréfonds de mon enveloppe charnelle.

Je ne suis qu'un homme doué de mes cinq sens, capable de voir, d'entendre, de savourer, de humer, de sentir... et de ressentir.

Je ne suis qu'un homme soumis à ce conflit fratricide éternel entre coeur et Raison, l'un terrassant l'autre avant que cet autre ne renaisse de ces cendres pour infliger à son tour au premier une cuisante défaite.

Je ne suis qu'un homme frappé de déraison, cette douce folie a priori si insignifiante qui croît dans mon âme, gangrène mon esprit, nécrôse mon être, tandis que ma Raison s'escrime à tenter de conserver son joug, à ne pas perdre le contrôle. Jusqu'à ce jour, Elle y est parvenue...Mais jusqu'à quand y parviendra t'elle ?

Je ne suis qu'un homme atteint de ce mal sournois, cruel et tortionnaire qu'est la tentation, cette profonde plaie invisible qui ne cesse de se déchirer et ne se suture pas, cette écorchure qui scarifie mon coeur et y appose le sceau de la culpabilité, de l'immoralité, de la honte. Cette brulure qui, à partir d'une infime étincelle, renait, grandit, explose jusqu'à me consumer et ne laisser de moi que lambeaux et poussières.

Et, cette étincelle, elle la provoque, elle, dès que je l'aperçois ; dès que je croise son regard azur empli de cet éclat pétillant si enivrant ; dès que se dessine, sur son visage, un sourire, ce sourire si ensorcelant qui me pénètre, chasse toutes ténèbres de mon âme pour y imposer lueur et couleur ; dès que je contemple son visage fin irradiant d'une infinie beauté, d'un charme si absolu ; dès que j'entends la mélopée si envoutante de sa voix, ondulant dans une danse lascive au creux de mon ouie ; dès que sa délicieuse et sublime silhouette m'apparaît lentement ; dès que je la sais auprès de moi, que je ressens la tiédeur de sa peau lorsqu'elle me frôle malgré elle ; dès que je lis ces quelques mots virtuels qu'elle m'adresse parfois, mots pourtant dénués de tout intérêt autre qu'amical, sans le moindre sous-entendu, la moindre équivoque, la moindre ambigüité ; dès que mes songes, conscients ou non, virevoltent auprès d'elle, effleurent sa magnificence d'une caresse éthérée, dérobent un baiser chimérique sur ses lèvres rosées.

Oui, je m'enflamme constamment pour elle, me consume chaque jour, trop souvent, avant de renaitre de mes cendres...

Elle me trouble et je n'y peux rien.

Elle m'a subjugué dès le premier instant. Étrangement, je n'en ai pas réellement eu conscience à ce moment précis. Ce n'est que dans l'absence que mes ressentis m'ont violemment et subitement empoigné pour m'engeôler dans cette infernale tentation. Puis, lorsqu'il m' a été offert d'à nouveau la voir, je n'ai eu qu'un seul et unique dessein :lui dérober un baiser... Et là, a débuté ce combat intense et douloureux entre coeur et Raison. Ma Raison a vaincu. Elle, l'enchanteresse nymphe à l'origine de tous mes si merveilleux maux, a disparu sans que je n'ai eu le moindre geste indécent, impudent, irrespectueux envers elle. Et il en est mieux ainsi. Et j'espère qu'il en sera toujours ainsi car elle ne mérite pas de tels agissements.

Évidemment, je ne suis pas libre. Évidemment, elle n'est pas libre. Évidemment, elle n'a aucune connaissance ni conscience de mes ressentis (à tout le moins, je l'espère). Évidemment, elle n'en aura jamais connaissance (à moins qu'elle n'échoue sur ces mots, ce dont je doute).

Je continuerai à m'enflammer secrètement pour elle, contemplateur lointain, silencieux, vers-de-terre sortant chaque nuit de son trou pour contempler cette étoile, maraud s'enivrant de la splendeur d'une reine, mortel succombant à la perfection d'une déesse. Elle ne mérite pas qu'un être tel que moi lui porte le moindre intérêt. Je ne suis rien, elle est tout. Je ne devrais même pas avoir la chance de la côtoyer, pourtant, cette chance, elle me l'a offerte. L'étoile est descendue sur Terre et a adressé un sourire au vers-de-terre. Et le vers-de-terre s'en est trouvé heureux.

Je ne suis qu'un homme faillible, imparfait, vicié, empli d'écueils, de malfaçons. Si je n'étais que perfection et vertu, je ne serais pas un homme, je serais un Dieu !

Et si j'étais un Dieu, alors, seulement, pourrais je la côtoyer...

Publicité
Publicité
Commentaires
Assourdissant silence...
Publicité
Archives
Publicité